Genevois aux racines bigarrées et plurielles, David Olifson n’aime rien tant que partir à la découverte du monde un Leica à la main. L’occasion pour lui de partager la vision profondément humaniste qu’il porte sur ses congénères, tous horizons confondus.

Photographier la Birmanie et l’Inde? Non, les Birmans et les Indiens. A voir les séries réalisées par le photographe lors de ses deux derniers voyages, difficile en effet de déceler chez lui le moindre trait misanthrope. David Olifson apprécie plus que tout le contact avec les populations des pays qu’il découvre, quand bien même il ne partage avec elles ni culture, ni langue commune. Le courant emprunte d’autres canaux, universels et intemporels: les regards complices et autres sourires partagés.

 « Avec le Leica Q et son optique de 28 mm, ma première acquisition de la marque à l’automne 2016, il s’avère essentiel d’aller au contact de son sujet, de tourner autour de lui afin de déceler le meilleur point de vue possible », explique d’emblée le Genevois, avant de préciser: « Il s’agit malgré tout d’être rapide et réactif, afin que la photo ne perde pas en naturel ». Une focale exigeante, donc, engageante même, mais ô combien stimulante et plaisante.

Leica Q

Quant au boîtier, David Olifson apprécie son encombrement réduit, sa légèreté et sa discrétion qui en font à ses yeux le compagnon idéal en voyage. « Pour s’approcher des gens sans être intrusif, il ne faut pas se cacher derrière un appareil à la taille démesurée. Le relationnel passe par le visage, qui doit rester visible pour permettre l’échange au cours de la prise de vue. »

La perspective d’un voyage en Inde et une passion toujours grandissante pour la photographie poussent David Olifson à explorer de nouvelles focales courant 2017. Et pourquoi pas un 50 mm? Ni une, ni deux, voilà qu’un M10 équipé d’un APO-Summicron-M 50mm f/2 ASPH rejoint le Leica Q dans les bagages du photographe pour la découverte de l’immense pays du sud de l’Asie en décembre dernier.

Leica M10 & APO-Summicron-M 50mm f/2 ASPH

Avec deux boîtiers à disposition et autant de focales, le photographe adopte une stratégie efficace. Aux endroits à l’activité débordante, telles les gares notamment, il n’hésite pas à s’équiper des deux appareils, afin de pouvoir réagir à toute éventualité. Au contraire, lorsqu’il s’aventure dans des zones plus calmes, il alterne volontairement l’usage du Q et du M. « Limiter le matériel permet d’avoir les idées claires: on sait tout de suite ce qui s’avère possible de faire et ce qui ne l’est pas, permettant ainsi de se concentrer sur le résultat final. »

Birmanie ou Inde, peu importe: les images de David Olifson comportent une signature visuelle forte, garante d’une incontestable unité photographique. Couleurs saturées, contraste important, présence volontaire d’un vignettage ajouté en post-production; autant d’éléments qui affirment un point de vue très personnel et reconnaissable, parfaitement assumé.

Le prochain voyage? Jérusalem, ou peut-être Tokyo. L’équipement? David Olifson rêverait d’emporter avec lui un Leica M Monochrom. Avec au final, bien entendu, un rendu très différent des images qu’on lui connaît, et qui lui ont valu en 2017 les premiers prix du public du SPC Photo Awards et du concours Photographe voyageur, et cette année le 2ème prix du public du SPC Photo Awards avec la photo « Départ pour Delhi ».

Biographie

David Olifson est actif depuis plus de 30 ans dans le secteur de la publicité et des médias en Suisse. Un monde qui connaît de profondes mutations, liées à l’avènement du numérique notamment. Autant de passionnants défis qu’il se plaît à relever au quotidien, alliant innovation et créativité. Des maîtres-mots qu’il applique également à sa passion photographique, dans laquelle il s’investit depuis plusieurs années avec un plaisir sans cesse renouvelé.

La galerie Humanit’Art (www.humanitart.ch) consacre à son travail une exposition à découvrir dès le 8 novembre 2018.

 www.olifson.ch

Article dans Le Temps: https://www.letemps.ch/culture/david-olifson-portrait-famille 


Exposition – Départ pour Deli

Humanit’Art, 14, rue du Diorama, Genève – Ouverture: mardi – samedi 14h00 – 18h30

Exposition du 8 novembre au 1er décembre