40 millions de pixels, jusqu’à 15 stops de plage dynamique: le nouveau M10-R s’installe au sommet de la mythique lignée des Leica M. Mais le mieux n’est-il pas (parfois) l’ennemi du bien? Eléments de réponse avec Cyril Zingaro, qui a testé ce boîtier hors norme en avant-première.

Repousser inlassablement les limites techniques, relever de nouveaux défis: voilà ce qui anime depuis toujours les ingénieurs de la marque de Wetzlar. La course effrénée à l’innovation ne vaut cependant à leurs yeux que si elle débouche sur des avancées qui – au-delà des effets d’annonce – ont véritablement un sens. Qu’apporte donc concrètement le nouveau M10-R?

« Pour un photographe qui, comme moi, est habitué au M10, la prise en main de l’appareil s’avère des plus simples. L’ergonomie des deux boîtiers se révèle en effet la même », précise d’emblée Cyril Zingaro. Un gain de temps et d’efficacité appréciable pour le professionnel habitué à manipuler « à l’instinct » son matériel. « Là n’est pas l’essentiel bien sûr, mais il s’agit d’un détail qui compte. »

On s’en doute, c’est à l’épreuve du terrain que le nouveau M10-R dévoile tout son potentiel. « Le premier avantage d’un capteur haute définition consiste à offrir au photographe la possibilité de réaliser des impressions aux dimensions (très) généreuses. » Un plus indéniable pour qui couvre des manifestations tels des mariages par exemple, à l’issue desquels il n’est pas rare de devoir fournir des tirages de grande taille. Pléthore de pixels permet également des recadrages importants, sans perte de qualité visible.

Avec une dynamique allant de 13 à 15 stops en fonction du mode de mesure utilisé, le Leica M10-R se révèle redoutable d’efficacité, en particulier dans les hautes lumières. « Là encore, j’ai été stupéfait par sa capacité à offrir de la matière dans des zones très fortement exposées. Pouvoir récupérer du détail dans une robe de mariée d’un blanc éclatant ou un ciel surexposé, c’est toujours rassurant et bienvenu. »

La photographie de paysage, comme le montrent les images du professionnel vaudois, offre un terrain de jeu sur lequel le Leica M10-R s’avère tout aussi à l’aise. « Même les pauses longues, de nuit, ne lui font pas peur. La gestion du bruit, malgré des photosites de taille forcément réduite au vu de leur nombre important, s’avère excellente », poursuit Cyril Zingaro. « Quelle que soit la sensibilité retenue, la qualité de l’image est au rendez-vous. »

Du Super-Elmar 1:3,8/18mm au Summicron 1:2/75mm, en passant par le Summilux 1:1,4/35 mm, le photographe n’a pas hésité à monter ses optiques préférées sur le nouveau boîtier. Avec un résultat identique à chaque fois: « Excellent, quelles que soient les conditions! Même mon Elmarit 1:2,8/28 mm datant de 1983 s’est comporté à la perfection. » Le Leica M10-R? La technologie au service d’une image superlative.

Biographie

Un intérêt précoce pour la photographie pousse Cyril Zingaro, alors âgé d’une douzaine d’années seulement, à travailler durant les vendanges dans le domaine viticole familial afin d’acquérir son premier appareil réflex. Après un apprentissage d’employé spécialisé en photographie effectué au début des années 2000, il débute l’activité professionnelle qui est aujourd’hui encore, à 35 ans, une véritable passion. Il partage son temps entre la photographie de presse pour l’agence Keystone (sport, politique, fait divers, actualité, etc.) et celle de mariage. Sans jamais oublier le plaisir d’immortaliser son fils de quatre ans dont il a réalisé et traité près de 11’000 photos à ce jour!

www.zingaro-photography.com