Mettre en lumière les travailleurs de l’ombre: voilà l’ambition poursuivie par Richard Martinez avec « C’est du propre! », son projet consacré aux professionnels du nettoyage. Un livre édité par Good Heidi Production et une exposition réunissent les portraits puissants de ces invisibles du quotidien.

Richard Martinez apprécie les portraits. Les portraits imposants. Ceux qui plongent le spectateur dans le regard profond de personnages authentiques, avec leur vie imprimée à fleur de peau. Ceux-là même que l’on pourrait croiser au coin de la rue, au bureau, au restaurant d’à côté, plutôt que sur le papier glacé – et parfois glaçant – des magazines.

 La série photographique se compose ainsi de 35 portraits. Le point commun des personnes immortalisées? « Elles travaillent toutes dans l’univers du nettoyage. Autant dire qu’elles exercent une profession bien souvent pénible, peu considérée. Et donc peu visible. » Richard Martinez fait ainsi le pari de mettre son art et tout son savoir-faire à leur service, afin de réparer cette injustice qu’est l’invisibilité.

La lumière, savamment travaillée à l’aide de cinq flashes, dessine les courbes et les angles des visages. Le Leica S3, avec son capteur plein format riche de quelque 64 millions de pixels, capture avec une précision chirurgicale chaque détail, aidé par des optiques de grande qualité. APO-Macro-Summarit-S 120 mm f/2.5 et Summarit-S 70 mm f/2.5 ASPH permettent, pour l’un, d’immortaliser les personnages, pour l’autre, les objets qui font le quotidien des employés.

« J’ai acheté mon premier Leica à 25 ans, un M4-P. Puis j’ai utilisé un R6, un M numérique et un Q, en parallèle de versions argentiques. J’avais depuis longtemps envie d’essayer le S3. Grâce à l’équipe du Leica Store Genève, j’ai eu l’opportunité de le tester en conditions réelles. Sa qualité d’image s’avère redoutable, la série présentée dès le 1er juin en témoigne. »

Impressionnant. C’est en effet le terme qui saute à l’esprit lorsque l’on regarde ces images, dont certaines mesurent pas moins d’un mètre par un mètre cinquante. L’oeil découvre, en s’approchant des tirages, ce qu’il ne peut voir dans la réalité. Un niveau de détail qui exprime tout autant la qualité du matériel utilisé que le savoir-faire du photographe.

 « J’ai monté deux studios mobiles, l’un destiné aux personnages, l’autre aux objets. La gestion très précise de l’éclairage, avec son jeu d’ombres et de lumière, m’a permis de sublimer les visages. » Si la réalisation de la série, forcément complexe, a nécessité une grosse semaine de travail intensif, son impact a d’ores et déjà impressionné l’association d’entreprises genevoises à l’origine de la commande.

 « C’est vrai, les images surprennent, interpellent », précise humblement le photographe. C’est peu dire, tant l’impact visuel de cette série de portraits s’avère puissant.

 Exposition « C’est du propre! » à découvrir du 1er au 14 juin à la Galerie du Leica Store Genève, place de Saint-Gervais 1.

 Biographie

 À 15 ans, Richard Martinez achète son premier appareil afin de pratiquer sa passion naissante, la photographie de rue. Le jeune homme d’alors emmène sa nouvelle acquisition partout, même à l’école. Les années passent, le goût de la belle image reste. Avec sa formation de graphiste designer, Richard Martinez devient directeur artistique au sein de prestigieuses agences de communication, en Suisse et à l’étranger. Puis il s’installe en indépendant et laisse progressivement la pratique photographique devenir l’essentiel de son activité professionnelle.

 

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